Panolis ✾

Les Chantres du Plaisir

Another peacock concept by STALkerios on DeviantArt

Lieu de vie —

Les Panolis, ou Dyrvars Paons, vivent dans Corbel, le Berceau des Arts, une petite ville se trouvant à l’Ouest du Bassin Dvar, non loin des frontières de l’Empire de Pierre. L’endroit est idyllique, les Panolis ayant eu l’aide, à sa fondation, du Sorcier du Sud de Karna et de sa maîtrise des Arts Karniques pour remodeler l’endroit en la plus parfaite des vallées. Les fleurs y fleurissent toute l’année et les animaux, dociles, rendent la vie facile à ses habitants. Un quartier un peu à part semble néanmoins échapper à cette vision paradisiaque, celui où vit une tribu de Neivars, une des seules à être complètement sédentaires. Celui-ci est bien gardé du regard des autres habitants par un judicieux placement de végétation, faisant que ni les Panolis, ni leurs clients ne désirant penser aux malheureux en quête de rédemption n’ont à endurer le supplice de les voir.

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Apparence —

Les Panolis sont des paons humanoïdes. Plutôt petits, ils mesurent entre un mètre cinquante et un mètre soixante-dix. Cependant, leur queue, une fois déployée, atteint les deux mètres cinquante de rayon, leur donnant une apparence des plus marquantes et impressionnantes. La majorité de leur taille est occupée de leur cou, qui mesure à lui seul trente centimètres, et se termine par leur tête, plutôt petite, et leur bec acéré. Ils sont dépourvus de bras (contrairement à ce que les refs laissent penser), ayant à la place des ailes, trop petites pour leur permettre de voler, mais suffisamment préhensibles pour effectuer quelques actions ne demandant pas grande précision, comme la tenue d’objets non-délicats. Pour les tâches précises, tels que l’écriture, la musique ou la cuisine, ils utilisent ainsi plutôt leurs serres postérieures qui, de leur quatre griffes, sont bien plus habiles.

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Les Panolis peuvent être de nombreuses couleurs. La plus commune est la bleue, mais il y en a également des verts pins, des marron, des noirs ou, plus rares, des blancs. Les motifs sur leur queue, en forme d’yeux, varient d’un individu à l’autre et sont, dans leur détail, unique à chaque Panolis. Ces motifs sont d’ailleurs tous consignés, et la croyance veut qu’un individu naissant avec les mêmes motifs qu’un Dyrvar décédé soit sa réincarnation.

D’un point de vue alimentaire, les Panolis sont omnivores, se nourrissant majoritairement de fruits, mais ne boudent pas des mets d’origine animale de temps à autre. Ce statut les met naturellement en conflit avec certaines espèces de Dyrvars végétaux, tandis que leur statut de gallinacées les rend également assez antagonistes des Dyrvars Loups, Lynx et autres Renards. Cependant, cette antipathie n’est pas suffisante pour leur refuser l’accès à leur commerce. Après tout, les bons comptes font les bons amis

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— Mœurs —

Marchande. Tel est le premier mot qui viendra à l’esprit de quiconque vous parlera de la race des Panolis. Malgré sa relative petite taille, leur ville est rapidement devenu un endroit connu pour une chose : on peut tout y vendre, et y acheter beaucoup de choses. En plus des évidents aphrodisiaques et autres services liés au plaisir et au désir (de par la nature de leur dieu), on peut parfois y trouver sur les étales de marchand venant des quatre coins de la Brèche des tissus rares, des médicaments prodigieux, des lames de grands guerriers Manars, des objets technologiques de l’Empire de Pierre et des objets issus d’artisans légendaires de Karna.

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C’est également là que des commerces complètement immoraux et illégaux partout ailleurs peuvent avoir lieu en toute légalité. C’est ainsi là-bas que peuvent être vendus esclaves et prisonniers de guerre, poisons, drogues et armes. La seule législation à laquelle les Dyrvars semblent obéir est le traité de Wisehead, et plus par véritable obligation que par envie ou conscience. Certaines rumeurs disent d’ailleurs qu’en mettant un prix assez élevé, il est même possible de passer outre cette interdiction…

Un fait qui attire l’attention des plus observateurs est l’absence de mise aux enchères des esclaves achetés par les Panolis. En effet, tandis que ceux-ci achètent avec joie tous ceux qu’on leur propose, ils n’en vendent absolument aucun. Cette étrangeté est la source de nombreuses rumeurs concernant leur destination. Certains disent que les Dyrvars Paons font un étrange rituel afin de les transformer en paons. D’autres avancent qu’ils les vendent à Karna ou à l’Empire de Pierre pour des expérimentations. D’autres encore disent qu’ils sont fournis à leur camp de Neivars pour servir de sacrifices… Rien n’est cependant certain.

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— Pouvoirs —

Les Panolis vénèrent Panol, le Paon Illusoire, Dieu sauvage des Plaisirs Sensuels et de la Beauté, qu’ils vénèrent en cherchant à devenir toujours plus beaux et plaisants. Les rumeurs avancent que celui-ci leur donnerait un pouvoir sur les illusions et les émotions au travers de son culte, mais cela semble difficile à affirmer. Toujours est-il que la Beauté est d’une importance capital au sein de Corbel, et est une des motivations de la volonté des Dyrvars Paons à accumuler des richesses : ils ont un vieil accord avec Karna, datant de la fondation de Corbel, afin d’acheter leur service afin de devenir toujours plus beaux grâce aux Arts Karniques.

Il est difficile de dire ce qui mène une race d’apparence aussi noble que les Alfars de Lumière à accepter d’ainsi aider les Panolis, qui semblent prêts à tout pour parvenir à leurs buts. Les rares Alfars de Karna auxquels la question a été posée se contente de sourire tristement et de dire que même en eux, il y a, ou tout du moins, il y avait, de la bonté, avant de regarder dans le vide comme s’ils voyaient au loin une époque révolue.

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— Culture —

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Le système de gouvernance de Corbel est assez étrange. Hérité en partie de la Belle République, pays dirigé il y a fort longtemps par les Panolis après l’effondrement de la Théocratie Gahr, elle a été amendée depuis un antique pacte avec Karna. Les dirigeants ne logent plus sur place, mais vont à Karna, où ils s’abreuvent de la Source de la Vie pour devenir immortels, avant de rejoindre l’Autel du Paon Illusoire de la Ville au Mille et Une Merveilles pour y élire résidence, pilotant le village à distance. Pour rejoindre l’Autel, une parade de Beauté est ainsi organisée tous les vingt-cinq ans au sein de Corbel, élection durant laquelle les Paons élisent celui le plus en phase avec leur Dieu Sauvage, c'est-à-dire le plus beau.

Cet événement a tendance à provoquer une activité économique sans précédent dans la ville, alors que chaque Panoli dépense sans compter afin d’essayer d’atteindre son apparence idéale. Des accessoires luxueux sont commandés, d’imposants chars sont créés… Tous les artifices sont bons pour épater les autres paons et leur faire atteindre l’extase. Pendant un mois, l’effervescence est totale, jusqu’à ce que le vote ait lieu et que le vainqueur ne soit désigné. Celui-ci est ensuite emmené par le précédent vainqueur jusqu’à Karna et à la Source de la Vie, où il acquiert son statut d’immortel, et rejoint les autres vainqueurs à l’Autel du Paon Illusoire.

Il est courant pour la plupart des membres de l’Autel, ayant acquis l’immortalité, de se désintéresser de la gouvernance après leur premier siècle, se consacrant plutôt aux affaires des autres immortels et embrassant pleinement les plaisirs durement gagnés de Karna. Comme toute règle, il y a cependant une exception : Oacken Hwitfell, qui continue, même plus de 450 ans après son élection, de jouer une grande part dans la gestion de la vie du village. C’est lui qui a poussé à sa mercantilisation, prétextant que cela permettrait aux Panolis d’accéder plus facilement à des moyens d’augmenter leur Beauté. Bien que cela soit effectivement le cas, les membres du jeune clergé du Paon Illusoire voient cela d’un mauvais œil et, sans remettre en cause les acquis, aimeraient que les Paons se concentrent sur leur quête de plaisir et de beauté.

Les Irvandi et les Maalkvi

        La relation des Panolis avec les Neivars est pour le moins compliquée. Tandis que ceux-ci sont presque unanimement détestés de la part des autres espèces Dyrvars, l’acceptation des Irvandi au sein des Panolis a provoqué, avec les années, un changement de l’opinion envers cette ethnie particulière de Neivars. En effet, leur volonté à aider les Dyrvars Paons, contre un gîte et un couvert somme toute très minime comparé au travail qu’ils sont capables de leur fournir, les a fait entrer dans les bonnes grâces de la plupart d’entre eux. Ainsi, de nos jours, les Irvandi n’ont de “serfs” que le nom auprès d’une partie de la population Paon, qui les voit comme des employés et amis estimés. Ce point de vue semble cependant baisser durant ces dernières années, avec la montée de Kath Hestcliv, prônant un retour à la simplicité et aux traditions d’antan, ce qui incluent une grande méfiance, voire mépris, des Neivars pour leurs actions passées.

        A l’opposé sur le spectre relationnel se trouve la tribu dont les Panolis se méfient le plus - les Maalkvi. En effet, il s’agit là de la seule autre culture à visée explicitement marchande de la Brèche. Pour les enfants de Panol, il s’agit donc de rivaux directs, d’une menace à la bonne santé de Corbel. Ils se montrent absolument sans merci quand échangeant avec ces caravanes marchandes, tous les coups - hors d’un usage frontal de la violence - étant bons pour avoir le dessus sur celles-ci. Cet état d’esprit, encore plus présent avant que les Irvandi ne diminuent leur animosité à l’égard des Neivars, s’est cependant calmé ces dernières années. En effet, avec le contrat signé lors des Accords de Vulkan, en échange de leur vote contre l’interdiction de la Première Voie, les caravanes Maalkvi sont désormais obligées de lever boutique si elles gênent le commerce d’un Panolis. En pratique, les Panolis feront donc la demande aux Maalkvi de partir… Et les Maalkvi auront tendance à demander de rester, en échange d’un dédommagement sur les biens qu’ils vendent, les caravanes Maalkvi devenant ainsi une nouvelle source de revenu particulièrement profitable pour Corbel.

        Cependant, ce rapprochement avec les Neivars n’est pas du goût de tout le monde, et Karna a enjoint les Panolis à faire attention, craignant que cette association n’apporte le malheur des Dyrvars Paons. Similairement, la plus jeune partie du clergé de Panol, à Corbel, critique ouvertement ces arrangements, rappelant, sous l’influence d’ouvrages envoyés par Kath du Capitole, les exactions Neivar du Premier Âge, et prêchant la méfiance et le rejet de ces “alliés”. La faction “Pieuse”, comme elle se fait désormais nommée, propose, à l’inverse, un autre partenariat qui commence à prendre de l’ampleur, tout aussi controversé : celui avec les Munhirs, Dyrvars Corbeaux.

        

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— Célébrités —

Oacken Hwitfell, le Paon d’Ivoire

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La personnalité la plus célèbre de Corbel est Oacken Hwitfell. Celui-ci, pourtant plutôt laid pour un paon, de par son plumage blanc bien loin des plumages chatoyants de ses congénères, réussi à s’imposer lors du concours en engageant de manière intelligente des agents extérieurs afin de corriger ses défauts et de faire couler boissons et substances à flot. Depuis son élévation, c’est probablement celui qui se préoccupe le plus du destin de Corbel, ayant piloté sa transformation de ville dédiés aux arts, au plaisir et à la beauté en capitale mercantile et véritable plaque tournante du commerce de la Brèche. Malgré son occupation du siège de trésorier de Karna depuis désormais plusieurs siècles, la relation qu’il entretient avec la plupart des Alfars, mis à part le Sorcier du Sud, a tourné pour le pire, avec son vote pour préserver la Première Voie, acheté par une proposition très intéressantes financièrement des caravanes Maalkvi, lors des Accord de Vulkan.

        Kath Hestcliv, la Belle Simplicité

Une autre personnalité récente particulièrement connue au sein de Corbel est la dernière gagnante en date de la Parade, qui s’est fait remarqué pour une victoire presque sans artifice, usant d’une maîtrise virtuose de la harpe et de sa beauté naturelle, Kath Hestcliv, s’est faite particulièrement remarquée pour un discours de victoire où elle exaltait les vertues d’une beauté et d’un plaisir se basant sur une recherche à la fois externe et interne, plutôt que sur une surabondance d’artifice. Sans nier l’usage des Arts Karniques, parfums, aphrodisiaques et autres maquillages, elle semblait se lamenter des extrêmes atteints par les Panolis durant ces derniers siècles, se faisant ainsi la voix de la jeunesse de Corbel, et se positionnant comme opposante (très critique) à Oacken au sein de l’Autel. Elle est actuellement l’envoyée de Corbel au sein du Capitole, représentant les intérêts des Panolis auprès de la Communauté Dyrvar internationale. Elle s’est fait remarquer récemment en signant un grand nombre de contrats avec les Muhnirs, acceptant de leur vendre de nombreuses armes en échange d’informations possédés par les enfants du Dieu du Savoir.

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D’autres Panolis ont eu une grande importance dans l’histoire de la Brèche, notamment l’histoire antique, que ce soit à l’ère de la Foi ou à l’époque de la Belle république. Bien que ces noms soient oubliés de la plupart, sauf des plus érudits, le plus connu est Sorhi Ackfin, diplomate de la Théocratie Gahr ayant négocié la fin de la Guerre des Fées, notamment grâce à la re-découverte récente, dans les ruines d’une ancienne cité de la Théocratie, de son journal personnel relativement bien conservé, qui fut vendu à haut prix durant des enchères à Corbel.

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— Événements —

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L’Histoire actuelle des Panolis commence en 2A443, avec la refondation de Corbel. En effet, Corbel première du nom fut prise puis rasée par les Dvars lors du début de l’Ere de Fer, à la chute de la Belle République. Les Panolis ayant réussi à évacuer sans soucis grâce à leurs illusions, ils finirent par croiser la route du Sorcier du Sud, Aelfstan Southwich qui les aida à bâtir la nouvelle Corbel, celle connue de nos jours. S’entendant particulièrement bien avec eux, il finit par signer le pacte qui lie Corbel et Karna, et permettant aux Panolis de devenir ainsi des citoyens de la Ville Éternelle s’ils sont nommés gagnants de la Parade.

Dans les événements récents marquants, on peut nommer l’inauguration  des Hyperails Dvar, largement subventionnés par Corbel. Le Berceau des Arts put ainsi se retrouver, de par sa position et avec quelques arrangements politiques, au centre du réseau ferroviaire, la plupart des voies y marquant un arrêt. Ceci fut suivi, peu de temps après, en 2A963, par l’illumination des Irvandis, et leur décision de rejoindre Corbel afin de les aider comme pénitence pour les crimes de leurs ancêtres. Les Panolis, voyant là de la main d'œuvre gratuite, les acceptèrent les bras ouverts.

Finalement, dans les événements moins joyeux, le Sommet de Vulkan, à la fin de l'Ère de la Guerre, vit Oacken voter contre l’interdiction de la Première Voie au Sommet de Vulkan, trahissant par là la confiance de Karna contre d’excellents accords commerciaux avec les Tribus Maalkvi. Depuis, les rentrées d’argent n’ont jamais été aussi grandes pour Corbel Mais Karna semble avoir diminué son soutien inconditionnel aux Paons, qui était l’une des grandes protections politiques dont pouvait bénéficier la ville. Nombreux sont les Panolis à se demander si ce mouvement était bel et bien sage et, sur ce sol fertile, la critique de Kath a pu prendre racine.