Les Protecteurs de Karna
Fantasy Garden - Image Abyss (alphacoders.com)
Les Bjarls, Dyrvars Tigres, comptent parmi les habitants de Karna. Ils sont ainsi relativement mystérieux aux yeux des races extérieures. Cependant, une chose a été rapportée : la quasi-totalité des Dyrvars Tigres de Karna, les tigres noirs, semblent vivre en dehors de celle-ci, juste devant les murs, dans le Jardin idyllique qui entoure la demeure des Alfars de Lumière. S’entraînant avec passion, ils sont visiblement les gardes de la cité contre tout intrus extérieur, toute menace qui pourrait venir du Tribut ou d’ailleurs.
Les Dyrvars qui sont autorisés à entrer dans la cité en elle-même sont les Dyrvars Tigres blancs, qui se sont élevés au rang de l’immortalité. Ils résident dans un imposant temple érigé à la gloire de leur Dieu, tout de glace, gardé par d’immenses tigres blancs capables de déchaîner des blizzards de leurs souffles. Depuis cette cathédrale, ils forment les maigres gardes visibles de la ville, mais coulent le plus souvent des jours paisibles. Après tout, nul besoin d’une police au paradis terrestre.
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Les Bjarls sont des armoires à glace, de véritables montagnes de muscles. Ces grands carnivores oscillent entre deux mètres vingt et deux mètres cinquante, et ont une espérance de vie oscillant autour de 130 ans. Ils disposent de puissantes griffes aux mains comme aux pieds, de crocs et d’une forte mâchoire ainsi que d’un odorat affuté qui font d’eux de véritables chasseurs nés. Bien que les femelles aient une ossature légèrement moins lourde que les mâles, les deux ont une force et des capacités physiques comparables. Leur imposante musculature les rend capable de courir rapidement sur de courtes distances (même s’ils manquent d’endurance), ainsi que de soulever un cheval sans véritables difficultés.
Rasmika Joyanto – White Tiger Paladin of the Moon – 6d6 RPG
Il existe deux variantes de Bjarls. Les Tigres Noirs ont le pelage complètement noir ainsi que les yeux rouges. Ceux-ci sont légèrement plus petits et faibles que les Tigres Blanc, au pelage strié de noir et aux yeux bleus perçant. La différence la plus marquante est cependant moins dans le physique que dans l’attitude : les Dyrvars Tigre Noir auront toujours une forme d’envie, de détermination infaillible avec un but clair dans leur regard, tandis que les Dyrvars Blanc, eux, ont un air plus mesuré, semblant avoir perdu une partie de cette pugnacité. Il ne faut cependant pas croire qu’il s’agit là de deux espèces différentes, ce sont bel et bien les mêmes Dyrvars.
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Toute la société des Dyrvars Tigres tourne autour d’un pilier central : la famille, le foyer et sa protection, qui sont les grandes devises de leur Dieu Sauvage, Bjakö, le Protecteur de l’Hiver. Le respect des aînés de la famille est extrêmement important pour eux : tout Bjarl faisant preuve d’insolence sera châtié de manière approprié, jusqu’à ce que ce trait soit battu hors de lui. En effet, la culture Bjarl est martiale et violente, ne prenant pas de pincettes. C’est d’ailleurs un miracle que le taux de mort infantile soit si bas, miracle probablement dû aux soins des Alfars de Lumière, qui interviennent à chaque fois avant que cela n’aille trop loin, apportant soin et confort aux jeunes meurtris par l’entraînement intransigeant de leurs pairs.
De par leur histoire, les Dyrvars Tigres ressentent une grande culpabilité à l’égard de Karna, le peuple ayant ainsi choisi de la défendre jusqu’à son dernier souffle. Cependant, Karna n’est pas supérieure : ses habitants sont juste une partie intégrante de la famille et du foyer, et doivent donc être protégés. De même, les Bjarls feront preuves de déférence et de respect envers les autres citoyens de Karna qui sont plus âgés qu’eux, leur réservant la même politesse qu’ils réservent à un autre Dyrvar Tigre. Ce sens du devoir et de la protection font d’eux des gardiens idéaux pour la Ville Merveilleuse, qui est reconnaissante, une reconnaissance ayant été exprimée au travers de la construction d’un immense temple dédié au Protecteur de l’Hiver dans l’enceinte de celle-ci.
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En plus de leur force naturelle, les Bjarls sont les descendants de Bjakö, le Protecteur de l’Hiver, un tigre blanc gigantesque, incarnation du Foyer, de l’Hiver, de la Protection et de la Famille. Les plus grands guerriers de leur peuple sont ainsi capable d’appeler à eux leur foyer pour leur venir en aide, et, à l’inverse, d’être toujours présents pour venir aider leurs foyers. Certaines légendes Bjarls parlent ainsi de héros capables de générer d’immenses villes de glace, voir même de copier des membres de leurs familles pour leur venir en aide.
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White tiger by Xision Wu - The Art Showcase (tumblr.com)
L’origine des Bjarls tels qu’ils existent actuellement est fondamentalement liée à l’histoire de Karna. Nés de Bjäko, le Dieu Sauvage du Foyer, ils auraient été parmi les premiers à prendre les armes contre l’Empire Neivar, tentant de protéger les leurs, et auraient payé, durant le Premier Âge, cet affront particulièrement cher. Après la victoire des peuples libres, ils s’installèrent au sein de la Clairière de l’Ouest, où ils luttèrent avec d’autres tribus Dyrvars pour sa domination.
La légende raconte que peu après la découverte de la Source de la Vie par la Fondatrice, alors que Karna n’en était encore qu’à ses balbutiements, les Dyrvars Tigres, à l’époque tous blancs, tentèrent d’attaquer Karna, pour s’emparer de celle-ci. L’attaque se solda par un échec et, pire que ça, leur Dieu Sauvage fut profondément insatisfait par leur conduite. Aveuglé par l'appât du gain, eux dont les pouvoirs étaient destinés à la protection les avait mis au service de l'agression. Il les maudit alors, les privant de leur blancheur, et décrétant que seuls ceux s’illustrant dans la protection pourraient la retrouver.
Prenant pitié des Dyrvars malgré leur agression, mais ne pouvant aller contre la volonté de leur Dieu, les Alfars leur proposèrent de rester proche de Karna et de la Source, où ils seraient à l’abri de la faim et où ils pourraient s’illustrer en protégeant la ville d’autres convoitant la Source de la Vie. Depuis, les Bjarls protègent Karna, espérant retrouver grâce aux yeux de leur Dieu. Ceux qui y arrivent retrouvent leur blancheur, et sont les bienvenus au sein de Karna même, pouvant boire à la Source de la Vie et rejoindre les rangs des immortels.
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La culture des Bjarls est très martiale. Tandis que les héros ayant regagné leur blancheur se sont complètement assimilés à la culture de Karna, continuant de perfectionner leurs arts martiaux dans la cité ou, au contraire, goûtant à des délices bien mérités, les Tigres attendant encore cet honneur s’entraînent avec une discipline de fer. Entourés d’un jardin qui comblerait d’extase des esprits moindres, ils restent concentrés avec une volonté d’acier, faisant fis de toute distraction. Leur vie toute entière, même leur loisir, est dédiée aux arts de la guerre, et cela se reflète sur leur structure sociétale.
Suivant les enseignements du Protecteur de l’Hiver, l’unité de base de celle-ci est la famille proche. Une famille proche forme en effet une véritable petite escouade, capable de se battre en autonomie, chacun ayant un rôle bien attribué. La compatibilité amoureuse et reproductive se base d’ailleurs très souvent sur les domaines d’expertise militaire : un archer cherchant à former une troupe d’archerie montée ira tenter de courtiser un cavalier, et ainsi de suite. Les familles sont ensuite organisées en meute, des sortes de sous-communautés composées d’une dizaine de familles, qui sont en fait de véritables régiments prêts à être déployés. Les meutes vivent tout le temps ensemble, afin de créer une véritable cohésion de groupe : les enfants de la même meute sont mis dans les mêmes équipes lors des jeux, en compétition avec ceux d’autres meutes, les naissances se fêtent au sein des meutes, les enterrement sont pleurés au sein des meutes, les habitations sont partagées par les habitant de la même meute, et ainsi de suite.
Chaque meute est dirigé par le ou la cheffe de meute, qui est vu comme le plus grand guerrier de la meute, et le plus proche d’obtenir son pelage blanc. Les chefs répondent quant à eux tous au Protecteur, le chef de meute le plus vaillant de tous, désigné par ses hauts-faits et départagé par un duel en cas de doute. C’est lui l’ultime responsable des Dyrvars Tigres Noirs, et le commandant ultime sur le champ de bataille, car celui qui connaît le mieux ses troupes. Cependant, si une véritable menace s’abat sur Karna, les Héros viennent l’assister, et celui-ci pourra compter sur les Dyrvars Tigres Blancs pour constituer son état-major, aussi stratège que léthal.
Il existe cependant une petite frange des Bjarls qui s’est abandonnée au désespoir, préférant se noyer dans le luxe du Jardin sans viser à regagner leur Blancheur. Méprisés par le reste des Bjarls, les Immaculés - car ils ne sont jamais sale à cause de l’entraînement - ont cessé de prier Bjako, voyant la rédemption comme une affaire de chance plus que de mérite. En effet, nombreuses sont les générations de Tigres qui ne purent jamais même se mesurer face à des menaces, le Tribut entourant Karna servant d’ores et déjà d’une barrière de protection suffisante. Les Alfars ne semblent pas se formaliser de cette frange, et, même si les plus âgés expriment leurs regrets de les voir ainsi abandonner leur conviction, il leur est permis de vivre sans problèmes au sein du Jardin - si ce n’est l’inimitié du reste des Bjarls.
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Le plus connu des Bjarls est sans nul doute la première à avoir regagné sa blancheur : Ajira Clarmahne. Si on en croit les légendes, celle-ci se serait illustrée lors de l’attaque des Bjarls face aux Alfars, en étant la seule à refuser de combattre, stoppant même plusieurs de ses congénères lors de l’attaque. Alors que le Protecteur de l’Hiver retirait sa bénédiction à tous, y compris à elle, elle se mit à briller légérement, comme enveloppée d’une couche de givre, avant d’en émerger, plus blanche que jamais, comme modèle de ce à quoi tout Bjarl devrait aspirer.
Depuis, elle siège au Temple du Protecteur de l’Hiver. Rarement peut-on la voir en sortir : il est dit qu’elle passe ses journées en prière envers le Dieu, sa communion avec lui étant d’une force sans égale dans ce monde, à un point tel qu’elle serait capable de se métamorphoser en un immense tigre d’une dizaine de mètres de haut capable d’arrêter n’importe quelle charge, de contrer n’importe quelle menace qui oserait s’en prendre à ce qu’elle a sous sa garde.
En plus d’elle, nombreux sont les Tigres Blancs s’étant illustrés lors des dangers qui menacèrent Karna au fur et à mesure des âges. La première grande vague de Tigres Blancs arriva durant la Guerre de la Tromperie, conflit contre les Dvars, où les Tigres furent déployés en nombre pour la protection des Alfars partant au conflit. On retient surtout trois grands noms : Garf Blaugh, l’Ecu de Glace, qui s’interposa devant plusieurs tirs d’arme à feux pour sauver des citoyens de Karna, Romin Sölpa, le Marteau de l’Ouest, qui mit à lui seul en déroute plusieurs unités Dvars lors de leurs attaques de Corbel, et Tilen Flowin, le Blizzard de Lames, capable de manipuler une quantité impressionnante d’épées simultanément. De nombreux autres tigres regagnèrent également leur blancheur post-mortem, leur cadavre retrouvant la couleur blanche au moment de leur mise en terre, signe de la faveur de Bjakö même par delà la mort.
Le deuxième événement causant un regain massif de blancheur fut, en 2A800, l’Attaque des Augnskais sur Karna. Nombreux furent les Tigres Noirs qui s’illustrèrent lors de l’évacuation du sud des Domaines de la Lumière, qui n’était à l’époque pas encore le terrible Tribut, et plus encore se battirent vaillamment lors de l’ultime défense de Karna. Si un nom est à retenir, il s’agit de Binor Colhart, qui protégea la Sorcière de l’Ouest elle-même de l’attaque d’une des Calamités en invoquant une copie grandeur nature d’une des murailles de la Haie d’Ivoire, exploit qui le mit dans le coma pendant un long mois. Aujourd’hui, Binor Colhart est le représentant des Bjarls au Capitole, étant le Tigre en vie,à part Ajira, ayant probablement le plus réfléchi à la véritable nature des enseignements de Bjakö.
Enfin, la dernière grande vague eut lieue après la bataille finale contre la Wisehead, où se joua le destin de la Brèche. Ayant eu lieu il y a à peine cinquante ans, elle fut le cadre de plusieurs bénédictions, dont l’ascension du précédent protecteur, Irmin Sactridge. Le nouveau protecteur est désormais, et ce depuis maintenant un peu plus de cinquante ans, Gerda Sield, qui dirige les Bjarls du Jardin avec férocité et pugnacité. Sous son vigil, les Bjarls se tiennent prêts : si une nouvelle menace à Karna apparaît, ils feront face, et vaincront.
