Tribu Irvandi 

La pénitence perpétuelle

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(par furi0831)

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❍ Généralités ❍

Organisation

Les Irvandi sont une tribu particulière, qui comporte quelques centaines d’habitants, le nombre étant resté stable depuis leur création en tant que tribu. La gestion de la tribu se fait de manière diffuse par le Leikasëekr et la Markvodür, avec une douceur passive qui caractérise particulièrement bien le comportement des Irvandi. Leur statut est des plus particulier, car ces neirvars sont en quelque sorte dans un esclavage volontaire pour les dryvars-paons, qui leur offrent de multiples tâches annexes et diverses selon leurs demandes souvent précises et quelque peu excentriques. Résidant dans un bois discret et quasiment secret pour la majorité des habitants de la Brèche, ceux-ci sont donc très peu visibles pour le reste du monde, ce qui arrange particulièrement la tribu.

L’organisation est d’une souplesse surprenante, et beaucoup d’actes se basent sur la responsabilité personnelle, majorée selon les deux majorités que subissent les Irvandi selon leurs traditions particulières. Aucune punition corporelle, aucun sévice physique n’existe, le peuple ayant fait vœu de non-violence. On préfère l’autocritique, le recueillement, et chaque Neivar de la tribu fait preuve d’une lucidité placide sur ses torts, s’octroyant de lui-même des supplices personnels afin de ne pas faillir à la communauté.

Première Voie

La pratique de la Première Voie est interdite au sein des Irvandi, cette interdiction étant un des principes primordiaux sur lequel cette tribu s’est construite, sa réponse au Rêve des Neivars. Ceux qui voudraient pratiquer la magie ancestrale des Neivars partent de la tribu au moment du Choix, chose immensément rare tant la philosophie de vie et la mentalité de cette tribu, tout en douceur, est pourtant pervarsive. Ceux ayant rejoint les Irvandi à leur majorité le faisant par choix, il n’y a donc jamais eu une seule dérive à ce sujet. Des Neivars extérieurs aux Irvandi considèrent que la Trÿllei et l’Ultime Vérité en sont pour quelque chose, mais les détails sont imprécis pour les non-connaisseurs.

Le Leikasëekr, n’étant donc pas le pratiquant de la Première Voie, est en quelque sorte le conteur de légendes, d’histoires, de morales particulières qui consistent en un sens la philosophie de cette tribu. C’est lui qui connaît la recette de la Trÿlei qui est offerte, et c’est lui qui gère le rite de l’Ultime Vérité, leur de la seconde majorité des Irvandi. Ainsi, son rôle reste révéré et respecté comme dans toute tribu Neivar, quand bien même ses prérogatives sont légèrement différentes.

Style Vestimentaire

Les Irvandi portent des tenues particulièrement simples, qui ne font rien pour mettre en valeur leur corps, qui n’ont aucune volonté de répondre à un idéal de beauté. S’inscrivant dans l’ascétisme de la tribu, ce sont des vêtements fonctionnels, sans confort, qui sont simples à produire et permettent de réaliser leurs tâches serviles. Le Leikasëekr et la Markvodür ne portent rien qui les différencient du reste des Irvandi.

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Apparence ❍

Nous ne reviendrons pas sur les caractéristiques communes des Neivars, mais nous nous pencherons sur les spécificités des Irvandi. Notons que ces caractéristiques proviennent de l’héritage génétique et des années passées, il est possible de faire partir de la tribu sans s’y conformer : la cérémonie du Choix offre l’opportunité à n’importe quel Neivar de changer de tribu.

La peau des Irvandi est rougeâtre, dans des teintes ni trop claires ni trop sombres. Leurs dents sont suffisamment pointues pour entrer dans la catégorie de crocs, mais dépassent de leurs lèvres inférieures. Les ongles de leurs mains forment des griffes particulièrement longues qui sont limées et raccourcies manuellement et douloureusement, pour convenir dans leur idéal de pacifisme.

Les Irvandi ont des yeux qui s’éclaircissent avec la consommation de la Trÿllei, puis qui deviennent mystérieusement d’une pâleur caractéristique leur du rite de l’Ultime Vérité, leur donnant un regard qui mêlé à leur caractère placide, est particulièrement dérangeant pour la plupart du reste du monde, y compris les Neivars.

Leur espérance de vie approche les soixante années, avec le vieillissement spontané caractéristique de leur race se déclenchant à 70 ans.

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La Trÿllei ❍

Potion rituelle et sacrée, la Trÿllei est une substance étrange alliant un mélange de rouge ocre et d’azuré, concoctée en secret par le Leikasëekr. Celle-ci est bue quotidiennement par tous les Irvandi, sans exception. Elle offre l’apaisement de l’esprit, l’ouverture aux vérités et fatalités de ce monde, apaise les cœurs et guide vers l’Ultime Vérité. En effet, celle-ci n’est plus réellement nécessairement après que l’individu ait été soumis à l’Ultime Vérité, bien que tous continuent de la boire par tradition. La potion n’a aucun goût. Cette potion est ainsi une drogue qui apaise l’esprit et le place dans un état de sérénité placide typique des Irvandi.

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❍ L’Ultime Vérité ❍

L’Ultime Vérité est un rite, une cérémonie, quelque chose d’étranger et d’un peu flou qui terrorise les Neivars des autres tribus. Ce rite est réalisé à la seconde majorité d’un Irvandi, soit sa vingt-cinquième année. Celui-ci est emmené dans une petite grotte par le Leikasëekr, grotte qui n’est pas soumise à la juridiction des dryvars-paons, ni à leur influence, selon les arrangements millénaires passés jadis. Là-bas, quelque chose se passe, quelque chose d’indéfinissable, de grandiose pour les Irvandi, ou de terrifiant pour le reste des Neivars.

Au retour de l’Irvandi ayant passé ce rite, celui-ci dispose des pupilles caractéristiques de ceux ayant atteint la seconde majorité des Irvandi, ces yeux si pâles qu’ils en semblent effrayants. Il n’a plus la nécessité de boire la Trÿllei, et est un modèle de placidité, de tolérance et de pénitence. Comme tous les autres. Et comme le seront tous ceux par la suite.

Car personne n’a réagi autrement après avoir découvert l’Ultime Vérité.

Parfois, des Neivars d’autre tribu se sont laissés convaincre d’essayer, après un débat animé, et le résultat fut à chaque fois sans appel : ces Neivars devinrent des Irvandi.

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❍ Mentalité ❍

Les Irvandi sont des Neivars minoritaires et à part par rapport au reste de leur peuple, plus encore à part que les Augnskai. Leur philosophie est empreinte d’un fatalisme perpétuel, d’une volonté d’expier des péchés impardonnables. Ils estiment que leur existence est une tare pour la Brèche, mais refusent pourtant de mettre fin à leurs jours, considérant que cela serait une fuite de leurs responsabilités. La Première Voie est une perversion, leur peuple est une perversion qui provoqua et peut encore provoquer de multiples cataclysmes. Les autres tribus sont dans le tort, elles s’enfoncent dans leurs pires fléaux, car elles n’ont pas accès à l’Ultime Vérité. Elles en ont peur, elles ont peur de savoir ce qui se cache réellement derrière leur peuple, selon eux. Mais ils ne feront rien, ils ne les traqueront pas, et ne feront aucune preuve de violence. Un jour, ils comprendront.

La tribu a en effet fait vœu de pacifisme, chose qu’ils s’essayent tous de respecter. Les relations amoureuses et le fait même de se reproduire sont très mal vus, mais des circonstances particulières font que leur peuple continue de survivre. Alors ils ne peuvent qu’expier, non pas chercher à se faire pardonner, non pas se défaire de leur culpabilité, mais la porter jusqu’à leur fin tant attendue. Pourtant, ce n’est pas, car leur philosophie est fataliste que les Irvandi sont un peuple morose, au contraire - ceux-ci sont vus comme souriants et affables, faisant preuve d’une sérénité qui dérange. Leurs émotions, ainsi contenues par la Trÿllei, leur permettent de voir le monde tel qu’il est.

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❍ Célébrités ❍

Ríó Irvandi, Leikasëekr

Ríó est un Neivar portant les caractéristiques typiques des Irvandi, à la peau d’un rouge ocre. Particulièrement jeune, il n’a qu’une trentaine d’années, et comme tous les précédents Leikasëekr, c’est celui qui a le sourire le plus rayonnant, bien qu’ils ne soient pas sélectionnés pour cela. Bien que jeune, il a atteint la seconde majorité, a perçu l’Ultime Vérité dont il est le garant désormais, comme le témoignent ses yeux terriblement clairs. Ríó est d’une constance appréciée auprès des Irvandi, quelqu’un de discret, mais toujours empreint d’une certaine sollicitude. Sa beauté relative et son naturel rayonnant et particulièrement paisible fait qu’il est parfois emporté par les dyrvars-paons pour quelques tâches dont personne n’a la connaissance.

Sif “Lyst” Irvandi, Markvodür

Sif a la quarantaine et a la peau verte, signifiant sa provenance originelle de la tribu Maalkvi. Elle fut parmi les quinze Neivars convaincue durant la Grande Illumination, qui rejoint les Irvandi à l’époque. Depuis ce jour, cette femme a fait vœu de silence, et se contente de parler par des sourires discrets, des écrits et des gestes. Toutes ces conditions ne l’ont pas empêchée de devenir Markvodür, une qui reste suffisamment efficace pour faire en sorte que les Irvandi n’aient jamais à se soucier d’autre chose que leur pénitence ascète. Figure peu publique, mais jugée comme rassurante, Sif est là pour soutenir sa tribu jusqu’à son dernier souffle.

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❍ Évènements ❍

La Grande Illumination

Il y a une vingtaine d’années, lors de la Réunion annuelle du peuple Neivar, Kaj Irvandi, l’ancien Leikasëekr de l’époque, réussi ce que sa tribu appelle un miracle, mais qui est nommé une calamité pour le reste des Neivars. Lors de cette réunion, quinze Neivars, autant Maalkvi qu’Augnskai, visiblement excédés des pratiques des Irvandi, décidèrent de confronter ceux-ci après avoir critiqué ceux-ci de manière particulièrement vocale depuis la majeure partie de la Réunion. Kaj leur proposa, après quelques heures de débat, de leur montrer la réelle vérité derrière le peuple Neivar. Ces quinze Neivars acceptèrent, et sans que quiconque sache ce qu’il se déroula, revinssent en tant qu’Irvandi, ayant découvert l’Ultime Vérité et porteur de son stigmate, les yeux éclaircis par celle-ci. Et c’est sous la grande horreur des autres tribus que ceux-ci quittèrent leur tribu originelle pour devenir Irvandi, tous marqués du titre “Lyst” pour l’honneur reçu, signifiant “illuminé” en neivir. Plus jamais un seul Maalkvi ou Augnskai ne décida de parler seul à seul avec un Irvandi, ni de les confronter à propos de leur pénitence.

Blüdforbansen

La malédiction du sang est un évènement qui se produit chaque décennie, en plein printemps. Les Irvandi ne sont pas un peuple avec une quelconque libido, ni qui soit disposé à aimer, suite à leur pénitence, la Trÿllei ou même l’Ultime Vérité. Pourtant, leur tribu continue de survivre au fil des siècles, et la cause de ce fléau est le Blüdforbansen. Une brusque montée de la libido des Irvandi, totalement inexpliquée, durant cette période, qui conduit invariablement à des naissances. Et quand bien même ceux-ci refusent de faire croître leur peuple, le suicide et l’assassinat d’enfant sont proscrits. Ainsi, sans que l’on sache pourquoi, les Irvandi subsistent malgré leur volonté de s’éteindre. Ceux-ci estiment qu’un mal est présent dans leur sang, le mal originel des Neivars qui forcent ceux-ci à continuer de souiller la Brèche de leur présence. Un des plus grands objectifs des Irvandi est d’empêcher le Blüdforbansen, afin d’enfin pouvoir être libérés de leur fardeau. Sans succès, jusque là.