La subtilité fait loi
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(par furi0831)
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Les Maalkvi forment la tribu la plus grande des Neivars, équivalant à 80% de la population. Ne pouvant pas s’organiser effectivement dans une vie nomade avant autant d’individus, les Maalkvi sont séparés en une multitude de sous-tribus équivalentes maximum à une centaine d’individus. Il existe une Markvodür et un Leikasëekr pour chaque sous-tribu, qui répondent à la Markvodür et au Leikasëekr en chef, qui sont élu à voix majoritaire parmi l’ensemble des Maalkvi.
L’organisation est stricte dans chaque sous-tribu, tout est fait de manière carrée et protocolaire, pour éviter des débordements qui pourraient exister par le plus grand nombre. Le fait que chaque sous-tribu contient le noyau d’une unité d’Exécuteurs accentue les dispositions assez militaristes des Maalkvi. Ceux-ci sont les plus nomades des Neivars, et des sous-tribus sont éparpillées globalement sur toute la Brèche à part à proximité de Karna, l’ennemi.
La Première Voie n’est pratiquée que par le Leikasëekr de la sous-tribu et son apprenti, ainsi que le Laiksëekr en chef. La Première Voie est formellement interdite au reste par souci de préservation et pour éviter toute corruption. Une des responsabilités principales des Maalkvi est le fait d’éliminer toute menace jötnar venant d’individus ayant invoqué hasardeusement des cataclysmes sur la Brèche. Il est très rare que les Maalkvi en viennent à éliminer de réels pratiquants de la Première Voie, car ceux-ci sont généralement plus prudents et ne font pas ce genre d’erreurs, mais les exceptions induisent des combats tout aussi funestes qu’exceptionnels.
Une sous-tribu Maalkvi consiste à hauteur de 2/3 de combattants, formés avec rigueur et forgés par l’expérience. Des artisans existent ainsi qu’évidemment les individus incapables de combattre, c’est-à-dire les enfants et les personnes âgées. Les Maalkvi sont rompus à l’art d’exterminer les jötnars, et les plus aptes sont nommés Exécuteurs, formant une petite élite d’une vingtaine de personnes accompagnées par le Leikasëekr et son apprenti, pour chaque sous-tribu. Ceux-ci affrontent les jötnars les plus terribles et destructeurs, et ils disposent d’une certaine réputation dans la Brèche, souvent positive, mais pas que.
Les Maalkvi apprécient porter des tenues rappelant une esthétique militaire, souvent confortable, mais protégeant leur corps de manière efficace. Les couleurs sont peu présentes si ce n’est un morceau de tissu coloré laissé libre au Neivar, unique fenêtre de créativité dans ce qui est en réalité, des uniformes sans en être.
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Nous ne reviendrons pas sur les caractéristiques communes des Neivars, mais nous nous pencherons sur les spécificités des Maalkvi. Notons que ces caractéristiques proviennent de l’héritage génétique et des années passées, il est possible de faire partir de la tribu sans s’y conformer : la cérémonie du Choix offre l’opportunité à n’importe quel Neivar de changer de tribu.
La peau des Maalkvi est verdâtre, dans des teintes ni trop claires ni trop sombres. Leurs dents sont suffisamment pointues pour entrer dans la catégorie de crocs, dépassant parfois de leur lèvre inférieure. Les ongles de leurs mains forment des griffes légères qui ne coupent que très peu.
Leur espérance de vie approche les soixante-dix années, avec le vieillissement spontané caractéristique de leur race se déclenchant à 70 ans.
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Unité d’élite dans chaque sous-tribu, les Exécuteurs disposent d’un prestige manifeste au sein de la Brèche, qu’il convient de modérer par la non-appréciation relative des Neivars. Néanmoins, ceux-ci sont toujours respectés, de bon gré ou de mauvais gré, par leur fait d’armes et leur détermination à éradiquer toute menace jötnar qui pourrait corrompre la Brèche. On n’est pas choisi en tant qu’Exécuteur à l’enfance, et on ne subit aucun entraînement particulier, aucun processus de sélection n’existant.
Il suffit d’effectuer un haut fait durant l’extermination d’un jötnar en tant que membre du corps armé, et d’être recommandé par la suite par trois Exécuteurs, pour passer une période de probation. On ne se dérobe pas aux entraînements rigoureux et perpétuels du corps d’armée régulière, mais on vient y ajouter quelques enseignements plus spécifiques, et surtout énormément de pratique contre les pires engeances de la Brèche. Reforgés par l’effroi, la peur et la douleur, c’est ainsi que l’on devient réellement un Exécuteur et qu’on obtient sa matricule.
La matricule est un numéro unique caractérisant l’Exécuteur, qui ne sera jamais utilisé par quiconque d’autre. Marque de prestige autant que d’identification, celle-ci est agréée par une plaque de métal créée par les dvars, manipulation incompréhensible du Ström pour les Maalkvi, permettant de s’assurer de l’identité de l’individu avec certitude. Ornée d’une bille en verre, elle s’illumine quand la plaque est en possession de son porteur attitré. Seule exception, la Markvodür en chef dispose de la matricule numéro un, étant la plus grande Exécutrice de toute la Brèche.
Les Exécuteurs disposent de reliques offertes par les dryvars, principalement les Waraboucs, pour lutter contre les jötnars, ce depuis les Accords de Vulkan, durant l’Ere de la Guerre. La seule condition à l’usage de ces reliques est qu’elles ne tombent jamais dans les mains d’un pratiquant de la Première Voie, y compris d’un Leikasëekr. Condition étant respectée scrupuleusement, les Maalkvi sont appréciateurs de la confiance relative offerte à leur peuple pourtant si détesté. Cette confiance atteint son paroxysme lors de la Lutte contre la Wisehead, où un décret de l’Empereur nomma, temporairement, tous les Exécuteurs au rang de Généraux de l’Armée de Pierre pour aider à contrecarrer la menace démoniaque. Continuer d’exterminer les jötnar est une question de devoir et de fierté pour eux. Les dvars apprécient également offrir ou vendre des outils strömiques aux Exécuteurs, sans condition cette fois-ci, bien qu’il y ait la nécessité de recharger ceux-ci.
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L’influence des opérations militaires anti-Jotnärs des Maalkvi est issue de ce qui est communément appelé les Accords. Ceux-ci consistent en de multiples contrats et négociations entre les races, parfois d’une très grande formalité, ou parfois terriblement informels (comme chez les skalds). La seule exception reste évidemment Karna, leur volonté d’annihiler l’influence des Neivars étant sans équivoque. Parmi tous ces accords, l’on peut en citer deux qui sont les plus fondamentaux.
Le Skistnagrëemt est l’accord signé il y a déjà quelques siècles entre l’Empire de Pierre et les Maalkvi, suite à un accord plus informel entre les guerriers Maalkvi et le gouverneur des Monts Céruléens. Durant cette décennie, les peuples de la Brèche étaient en effet secoués par des attaques Jotnärs d’une rare intensité, ce qui avait permis aux Maalkvi de faire leurs preuves, sauvant de multiples fois les dvars des Monts Céruléens de ces abominations. Cet accord entre les Monts Céruléens et les Maalkvi attira l’attention de l’Empereur de Pierre, qui décida après avoir ignoré les plaintes de Karna, et des Waraboucs, autrefois bien plus véhéments à l’égard de l’initiative Maalkvi, de créer l’Accord des Pierres Transcendant les Cieux, ou le Skistnagrëemt. L’influence que celui-ci dispose sur l’entièreté de l’Empire de Pierre reste encore à ce jour sans équivoque, et ce fut cet accord même qui permit de mettre sur le devant de la scène les compétences des Maalkvi.
Les Accords Vulkan, quant à eux, permirent la montée en puissance des Exécuteurs. Ceux-ci existaient déjà l’époque, mais l’absence de reliques rendait leur influence plus moindre. Cela fait déjà un long moment que le Skistnagrëemt avait été signé, et les Waraboucs décidèrent de donner une chance aux Maalkvi, saluant leur initiative. Cet accord, signé à Vulkan, capitale des Monts Écarlates, offrait à un groupe de Maalkvi jugé d’élite l’usage d’armes créées spécialement pour ces individus par les Waraboucs, pour détruire la menace Jotnär. Les Maalkvi s’engagèrent à ne jamais laisser un individu pratiquant la Première Voie utiliser ces armes, y compris les Neivars. Cet engagement toujours respecté augmenta de manière particulièrement notable de l’influence des Maalkvi.
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La présence d’une multitude de sous-tribus nomades fait que la sphère d’influence des Maalkvi est particulièrement grande, leur permettant ainsi d’agir plus efficace contre les jötnars. Il s’agit de la raison énoncée, mais il est évident que ce n’est pas que pour cela que les Maalkvi aiment s’étendre - le fait de profiter d’un réseau d’information et d’influence des plus grands est particulièrement appréciable. Rappelons que malgré leur position avantageuse comparée au reste des Neivars, ceux-ci restent victimes d’une certaine forme de persécution qui force l’union et la collaboration entre Neivars, accentuant l’effort du collectif.
Chaque sous-tribu est ainsi consignée généralement à une zone plus ou moins étendue, se déplaçant sur ce territoire de façon nomade.
Une sous-tribu reste dans le territoire des Frels, la seule admise par ses exploits et la confiance ainsi accordée dans le temps par les Frels et les Moltos. Une autre se trouve à l’extrême nord, dans le territoire des Skalds, elle aussi unique de par les relations nouées avec ce peuple. Le reste des sous-tribus évolue librement au sein du gigantesque Empire de Pierre, entre les Dvars, Kelts et quelques Dryvars les tolérant.
Sans surprise, le territoire et la sphère d’influence des Alfars sont évités de très loin, comme la peste.
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Les Maalkvi sont la tribu la plus majoritaire chez les Neivars, et ce n’est pas sans raison. Véritable voie du milieu, ceux-ci estiment que pour retrouver leur grandeur d’antan, il faut savoir prendre son temps et ne pas antagoniser quiconque. Mieux, développer une bonne réputation auprès des autres peuples de la Brèche, voire des alliances, permettrait d’accentuer le processus. Tout cela nécessite une certaine finesse, une capacité à dévoiler que certaines choses et laisser le reste se passer en arrière-plan, plus subtilement.
Ainsi, l’acte d’exterminer les jötnars n’est pas vraiment désintéressé, à part pour une quelque poignée, mais sert surtout pour générer une influence Neivar sur la Brèche, créer une posture où les peuples sont dépendants d’eux et restaurer une certaine réputation. Cet acte de supprimer tout usage de la Première Voie permet également, paradoxalement, d’asseoir leur mainmise sur celle-ci et s’assurer que seuls les Neivars détiennent les savoirs qui reviennent, à leurs yeux, justement à leur peuple. La tradition militaire, le port d’un quasi-uniforme, tout cela est encore une fois un moyen subtil de mettre en confiance, de créer une impression de fiabilité et d’ordre, qui permet d’asseoir leur réputation.
Rien n’est énoncé clairement, tout est laissé en suspens par l’usage de la Grande Partition. La plupart des Maalkvi comprennent au fil des années l’envers du décor, et certains ne perçoivent que la première strate de vérité. Leur mode de vie n’est pas un mensonge, il est véritable, mais il existe d’autres strates, d’autres points de vue existant en parallèle qui offrent des vérités différentes et subtiles.
Autre exemple, la création de la tribu Augnskai ne s’est pas fait dans la violence, mais par une réflexion et un accord d’une sous-tribu ayant découvert Hvelf'ägnir’süng, décidant de pousser les recherches sur la Première Voie de manière isolée et explorer un autre axe de travail pour réaliser le Rêve Neivar. Les Maalkvi laissent pressentir une relation pleine d’antagonismes, mais la vérité est souvent plus profonde.
Ainsi, la plus grande qualité d’un Maalkvi, c’est sa capacité à déceler les vérités qui composent un problème, à les percevoir en faisant preuve de subtilité et en sachant jouer dessus, créant des individus à l’esprit redoutable à part pour la faible minorité emprisonnée dans les premières impressions.
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Leif est l’actuel Leikasëekr en chef des Maalkvi, à l’influence redoutable. Homme âgé de la quarantaine d’années ayant des traits figés vers une trentaine indéfinissable, typique des Neivars, il apprécie porter des lunettes rondes et semble toujours avoir un livre à proximité, l’expression souvent affairée. Le Leikasëekr parle lentement et avec patience, et son aspect plein d’érudition ne l’empêche pas d’accompagner parfois les unités d’Exécuteurs les plus grandes qui soient face aux menaces les plus dangereuses. Fort de son expertise, Leif est conseiller au sein des affaires occultes auprès du Kaiser, l’Empereur de Pierre. Ceux qui l’ont rencontré décrivent sa peau comme de la pierre malgré sa couleur naturelle, s’effritant lors de ses mouvements. Ce trait participe à son image de rat de bibliothèque poussiéreux.
Rós est la meilleure Exécutrice de tous les Maalkvi confondus, porteuse de la matricule numéro un, à raison. Son rôle de Markvodür est plus militaire et représentatif qu’administratif, sa présence étant remarquable. Femme âgée d’une trentaine d’années, une cicatrice traverse l’intégralité de son visage en travers, signe marquant d’un combat contre un jötnar des plus remarquables. Assurément, son aura et ses dispositions continuent d’accentuer sa position de cheffe militaire officieuse de l’armée qu’est leur tribu.
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Par moment, par jour funeste, il arrive qu’un jötnar d’une puissance trop grande soit invoqué sur la Brèche, nécessitant la mobilisation des Exécuteurs de plus haut rang, de la Markvodür en chef et du Leikasëekr en chef. Les batailles sont sanglantes et chaotiques, et sans exception à l’heure actuelle, c’est ces mêmes Incursions qui ont ravi la vie de chaque Markvodür depuis l’aube des temps. Les annales consignent chaque Incursion avec pléthores de détails, et, après une période très concentrée d’Incursions durant la montée de la Wisehead, nous sommes actuellement à la 33ième Incursion, s’étant déroulée il y a 29 années de cela.
S’il y a un événement de l’histoire récente qui réjouit particulièrement les Maalkvi, il s’agit sans doute du revers infligé à Karna lors des Accords Vulkan. Ces derniers y avaient proposé une résolution visant l’interdiction pure et simple de la Première Voie, quelle que soit la nature de la pratique, utilisant les nombreuses Incursions de la Wisehead comme prétexte pour cette proposition profondément injuste. La Markvodür de l’époque eut cependant un coup de génie et, alors que les Alfars semblaient avoir réussi à convaincre la majorité des races à voter pour leur projet, s’adressa à Oacken Hwitfell, Trésorier de Karna, mais surtout, représentant des Panolis, race la plus achetable de la Brèche. Lui proposant une série d’accords commerciaux très avantageux sur les prochaines décennies, elle réussit à obtenir son vote, et c’est ainsi par la propre voie d’un représentant de Karna qu’échoua, ironiquement, la proposition des Alfars.
Cet accord force une caravane marchande Maalkvi à partir si un Panoli vendant la même denrée au même lieu l’exige. La relation qu’entretiennent les Maalkvi et les Panolis s’est d’autant plus complexifiée, les Neivars n’hésitant pas à faire appel à l’aide subtile de leur frères Irvandi pour contourner certaines limites de l’accord. Néanmoins, les Maalkvi n’hésitent pas à réduire leurs bénéfices et offrir quelques autres accords plus obscurs avec les Panolis, le tout réusissant à adoucir la relation et l’accord. En effet, pour la tribu, la priorité reste d’étendre ses sphères d’influence, le profit étant quelque chose de plus moindre, contrairement aux Panolis.
