C'est au bout de la treizième année que la Frel commença à entendre les voix.
Elle s'était entrainée dure. Le vieux forgeron lui avait apprit à manier son épée et les arts du combats.
Aujourd'hui commençait sa quête au pied de l'Yggradsil et c'est en chemin qu'elle retrouverait le traître afin d'accomplir sa vengeance.
"Quelle ne fût pas ma surprise quand je t'ai vu choisir cette épée. Son destin est noble mais aussi tracé par la violence et le drame. J'espère que tu en feras bon usage quand tu pourras la porter."
"C'était une belle soirée d'été que nous avions là, quand nous nous reposions sur les murailles de la forteresse. L'horizon donnait sur la forêt a perte de vue et le fleuve poursuivait son chemin le long de la bordure.
A cet instant nous pensions que l'on pourrait tous être amis et que nous vieilliront ensemble. Que nous nous présenterions nos femmes et nos hommes, nos enfants, que nous nous inviterions à nos fiancialles et mariages et que les festivités se feraient par une nuit aussi belle que celle ci. C'est d'ailleurs ce même soir que j'ai levé mon verre à tous et que je leur ai crié : A ma femme et à mon futur enfant, puisse-t-il vivre des soirées d'été comme la notre ! Puisse-t-il grandir en votre compagnie à tous ! Mes amis, mes frères, mes soeurs, mes compagnons."
Il retrouva vite sa trace. Elle n'était partie que depuis quelques jours sans le prévenir. De toute évidence elle n'était pas prête. Cela ne faisait que 2 ans qu'elle l'avait rejoint et il était obligé d'admettre qu'il s'y était attaché comme à sa propre fille.
De nombreux gardes surveillaient l'entrée de la grotte mais cela ne fût pas un problème pour lui. Sa lame tranchait la chaire aussi bien que l'acier. Bien vite il descendit jusqu'aux prisons qui étaient reliées à un chateau, plus loin dans la forêt.
Il ouvrit lentement la porte et découvrit sa protégée au fond d'un cachot, roulée en boule sur elle même, les vêtements déchirés et tachés de sang, le dos en lambeau, sa chaire pendait au sol. Elle baignait dans une flaque de sang, ses bras avaient perdu en muscle, ses cheveux s'en était enduit, provoquant un éclat rougâtre qui brillait même dans la noirceur du lieu. Ses ongles avaient été arrachés, probablement par les tortionnaire, ou peut être en essayant de creuser sur le sol en pierre, griffé de toute part.
Prise d'une rage folle il abatti les derniers gardes et le chef qui aurait voulu la vendre comme esclave aux Skalds. Une colère si noire qu'elle guidait chacun de ses coups comme lors de la triste et grande époque de sa jeunesse.
Il déchira les tendons du responsable de cette monstruosité, et planta sa lame dans la cuisse lorsqu'îl rempait au sol. Le combat n'avait rien d'épique ou de glorieux, c'était simplement un massacre. Il passa ses doigts autour de sa gorge, ce dernier suppliant de lui laisser la vie sauve, qu'il se rangerait, ne recommencerait plus, qu'il n'avait pas le choix, qu'on lui avait obligé pour que son fils et sa femme gardent la vie sauve. Mais tout ça, il ne l'entendit pas. Tout ce qu'il entendit fût le craquement de son cou sous ses puissantes mains.
Après un instant de calme, ou plutôt un long silence de mort, il récupéra la clé et ouvrit la porte du cachot.
Elle se jeta dans ses bras, pleurant à chaude larmes
"Je suis désolée, je suis désolée !" Sanglotait la jeune Frel.
Il la serra dans ses bras, ses yeux plein de colère redevenant ceux d'un père inquiet, les larmes embrumant sa vue.
"Je suis là. Je suis là. C'est terminé. Je ne laisserait plus personne te faire du mal, je te le jure."