Univers SAVOIR EST POUVOIR

« L'Univers est vaste. Ses paysages, sa faune, sa flore, ses cultures et ses mystères sont d'une innombrable variété et l'histoire qui a façonné les mondes est trop longue pour être résumée. Ainsi, les érudits étudient et consignent les facettes de cette réalité en de larges ouvrages. C'est en l'un d'eux que vous trouvez réponse à vos questions. »

J'ai hésité à accompagner la Percée, pour raconter son histoire comme avec les Chevaliers Verts, mais je doute que cela aurait été similaire. Marius avait une sorte de quelque chose, que je ne retrouvais pas au sein des Chevaliers des Glaces, à mon grand désarroi. - Chancey Norwich, Sorcière du Nord

La Percée d'Altamira

Le dernier événement marquant de l'Ère des Conquêtes fut la Percée d’Altamira, nom donné à l’expédition qui dura de 2A981 à 2A991 du Roi d’Altamira au sein des contrées gelées du Nord. Les années 2A970 furent particulièrement complexes pour le Royaume des Bannières : alors que les prémices d’une possible seconde guerre de sang envahissaient Rubeus, ces derniers avaient retiré la majorité des troupes envoyées au Fort de l’Union au moment même où les raids Skalds semblaient s’intensifier.

En effet, en 2A972, 2A974 et 2A977, trois bandes Skalds venant du Clan du Sanglier, chacune menée par un ou plusieurs Berserkers, terribles guerriers semblant défier toutes limites dans une rage sanguinaire, réussirent à franchir le Fort de l’Union pour attaquer et dévorer plusieurs Moltös sur les terres du Royaume, dévastant de nombreux villages. La dernière fut particulièrement violente, réunissant une cinquantaine de guerriers et échappant à ses poursuivants pour réduire en cendre la grande église de Malta en Altamira.

Devant une telle débauche de sauvagerie, Antoine d’Altamira, Dix-Huitième Roi d’Altamira, fit le choix d’à son tour mener une Percée, cette fois-ci directement au travers de la Passe du Sanglier, pour frapper le Clan éponyme en plein cœur. Faisant appel au Capitole afin d’obtenir l’aide d’Alfars Ancestraux pour les guider au travers de la Sylve, il réunit autour de lui des Frels des quatre royaumes, attirés par la noble croisade dans laquelle se lançait le monarque, et les nobles idéaux chevaleresques que son Royaume tendait à porter.

Après avoir franchi la Sylve, un premier obstacle de taille se présenta devant les guerriers : la mer du Nord, qu’ils comptaient traverser à l’aide d’embarcations de fortune. Fort heureusement pour eux, Olassye Goldehn, toujours présent dans le Nord, avait entendu parler de leur venue, et avait contacté les Biföks, Dyrvars Phoques vivants dans les étendues glacées, pour leur venir en aide. L’ost eut donc la plaisante surprise de voir plusieurs bateaux débarquer pour les aider, avec, à son bord, Olassye, prêt à servir d’interprète entre les Dyrvars et les Frels. Les Alfars Ancestraux, ravis de voir une espèce Dyrvar coupée du Capitole, en profitèrent pour leur étendre par la même une invitation, que les Biföks acceptèrent. Alors qu’ils repartirent avec un des émissaires Dyrvars, la Percée continua sa route.

S’en suivit une odyssée épique de plusieurs années, aussi nommée l'Epopée des Chevaliers des Glaces. Lors de cette aventure, le millier de Frels qui avait quitté la chaleur du sud dut affronter, comme tous les peuples du Nord, la Faim et le Froid. Bien qu’aidés pour ce second point par les potions d’Olassye, plusieurs périrent tragiquement du manque de nourriture, et Antoine dut ordonner aux chevaliers de se séparer — ils étaient trop nombreux pour qu’une tribu Dyrvars ne puisse les nourrir. Avec l’aide des Biföks pour les guider, chaque fragment de l’armée partit ainsi en direction d’une autre tribu qui pourrait leur être amicale.

Sur les dix fragments, nous ne connaissons l’histoire que de six d’entre eux, les autres s’étant perdu, attaqués par des Dyrvars agressifs, par des Skalds ou succombant simplement à la violence des éléments. Ceux qui subsistèrent formèrent des amitiés improbables avec certaines tribus Dyrvars parfois complètement inconnues du Sud, et les merveilles qu’ils virent furent telles qu’il est dur de dire où s’arrête la vérité, et où commence le fantasme. Dans les faits à l’historicité avérés, on peut tout de même citer les nombreuses attaques menées contre le Clan du Sanglier, forçant celui-ci à changer deux fois de camp, ainsi que les Embuscades Lupines, une série d’attaques des Dyrvars Loups sur les Chevaliers, les premiers en quête de nouveaux sacrifices pour leur dieu.

Une dernière chose est sûre : peu revinrent. Sur le millier parti, moins d’une centaine foula de nouveau le sol d’Altamira, mais chacun avec des exploits désormais chantés par tous les bardes du Royaume. Leurs lames furent (et sont toujours) connues comme les légendaires Lames Nordiques : Glacefer, la hache ayant emprisonné le Froid du Nord, Morsombre, le glaive aussi assoiffé de sang que les Loups, ou encore Gloriance, la lance d’Antoine où était fiché son étendard, que l’on dit capable d’unir toutes les tribus Dyrvars des Glaces.

Le Roi ne revint d’ailleurs pas les mains vides de ce voyage : alors qu’il était parti encore jeune et sans héritier, si ce n’est une nièce, il revint avec une fille, mi-Manar, mi-Dyrvar, aux oreilles de panthère d’un blanc aussi éclatant que les glaces du Nord. Alice d’Altamira, désormais princesse, fut ainsi la première des dirigeants d’Altamira à porter ces traits Dyrvars, traits qui persistent, bien que plus légers, de nos jours. Bien qu’Antoine n’ait jamais dit exactement dans quelles circonstances Alice avait été enfantée ni qui était la mère, cela n’a pas empêché les bardes de raconter l’histoire d’une Dyrvar qu’il aurait sauvée du Clan du Loup, affrontant pour ce faire le chef de cette vile bande de Skald en duel.