Univers SAVOIR EST POUVOIR

« L'Univers est vaste. Ses paysages, sa faune, sa flore, ses cultures et ses mystères sont d'une innombrable variété et l'histoire qui a façonné les mondes est trop longue pour être résumée. Ainsi, les érudits étudient et consignent les facettes de cette réalité en de larges ouvrages. C'est en l'un d'eux que vous trouvez réponse à vos questions. »

Je dois avouer n'avoir jamais compris tout cet engouement autour du Dieu-Roi... Certes, il était puissant, mais rarement la puissance est synonyme de valeur. Ses enfants, eux étaient bien plus intéressants, chacun tentant de sortir de son ombre à sa propre manière. - Chancey Norwich, Sorcière du Nord

Le Règne du Dieu-Roi

En 2A454, le Dieu-Roi assied son autorité sur l’ensemble du bassin Frel, après la soumission du Diocèse Sanglant. Tentant d’abord de continuer son expansion au Sud, dans le Bassin Dvar, plusieurs révoltes dans le reste de son royaume l’oblige à s’arrêter. Malgré les efforts des Moltös pour tenter de créer un semblant d’union, les Frels envahisseurs n’avaient aucun point commun avec les Dyrvars envahis. Aucune foi, aucune culture similaire qui permettraient un semblant d’union, si ce n’est dans des cas spécifiques. Abandonnant ses conquêtes, le Dieu-Roi déplaça son armée pour soumettre les révoltes ayant déjà éclaté, et s’attela à la consolidation du Grand Royaume Frel, nouvellement formé. Dans le but d’éviter toute autre rébellion, il divisa son territoire en quatre, dont il confia chaque partie à ses plus grands généraux, qui, chacun, le divisèrent, confiant une partie des territoires à chacun de leurs lieutenants, pour les surveiller, et ainsi de suite. Cette subdivision du territoire, où les personnes en charge avaient carte blanche pour la gestion de son domaine, tant que l’ordre y était maintenu, est à l’origine du féodalisme Frel actuel.

Le Dieu-Roi régna ainsi sur son royaume, pendant 104 ans, jusqu’en 2A568, bien plus que la durée de vie normale d’un Manar. Il fut marqué par le remplacement progressif des généraux du Dieu-Roi en tant que vassaux directs de celui-ci par ses propres enfants. En effet, alors que les premiers connaissaient les affres du temps, ne laissant pas nécessairement de descendants derrière eux, les seconds semblaient avoir hérité de la longévité prodigieuse de leur géniteur. Cela fut aussi la période de l’apparition des Egos Frels et des premières lames plantées au sein de la Vallée Messenne : inspirés par le Dieu-Roi, et encouragé par celui-ci, les Frels se lancèrent tout entier dans le maniement de la lame, ceux réussissant à éveiller ne serait-ce qu’un anneau étant récompensés par titres et terres. Ce dévouement à la voie des lames — et l’importance accordée à la bataille par les Frels — mena logiquement à la création des premières légions Frels, à savoir celle des Berceaux, de la Couronne ainsi que des Princes Héritiers.

D’un point de vue culturel, c’est durant ce règne que se forma véritablement l’identité Frel, bien distincte de l’identité Skald, prenant le Dieu-Roi comme modèle pour toute chose. Celle-ci fut également très influencée par la culture Moltös, que ce soit l’importance qu’ils accordent au sang et à l’unité, qui devint une très forte importance accordée à la famille par les Frels, ou encore par leurs tactiques guerrières, avec l’importance de la cavalerie, chose inexistante chez les anciens Skalds. La cavalerie fut par ailleurs si populaire chez la nouvelle noblesse que, dès 2A503, de grandes courses étaient organisées, au sein de fêtes somptueuses, préfigurant les joutes qui peuvent avoir lieu encore à notre époque. Les binômes cavaliers-moutons les plus endurants ou les plus rapides étaient ainsi grandement récompensés.

Malheureusement, ces courses eurent l’effet indésirable de voir les Frels privilégier les moutons les plus rapides, à savoir ceux d’un pelage majoritairement blanc, porteurs de la malédiction du Krampus. Malgré les avertissements des Moltös concernant la corruption, les Frels de l’époque, ne les considérant pas véritablement comme leurs égaux, continuèrent leur pratique, et seul Rubeus, l’un des fils du Dieu-Roi, y prit garde, et tenta d’aider les prêtres de Malta à se faire entendre. Malheureusement pour lui, cet effort allait devoir être vain, surtout quand le Dieu-Roi lui-même apparut sur le dos du plus rapide des béliers… Un destrier aux yeux d’un rouge rubis, et d’un pelage entièrement immaculé.

Finalement, ce qui devait arriver arriva, et le Dieu-Roi, qui semblait heureux de régner sur son royaume, se mit à changer. Sa monture, absolument formidable en tout point, était habitée par une corruption l’étant tout autant, et celle-ci se mit à déteindre de plus en plus sur le Régent, changeant son comportement du tout au tout. Ses enfants purent voir leur père devenir de plus en plus impulsif et, finalement, se mirent à écouter Rubeus, quand celui-ci leur exposa la cause desdits changements.

Au départ partagés sur ce qui devait être fait, le destin fut scellé quand un des servants à la couche de leur père vint les voir, affolé : celui-ci semblait marmonner des choses terribles dans son sommeil, des paroles de progénitures, de malédictions, et de sacrifices. Comprenant que la folie de leur père était allait trop loin, les quatre se mirent finalement d’accord et, par une nuit de lune rouge, entrèrent dans les luxueuses chambres du dieu vivant, pour commettre un acte terrible qui priva les Frels de leur suzerain légitime : le Rite de Sang.