« L'Univers est vaste. Ses paysages, sa faune, sa flore, ses cultures et ses mystères sont d'une innombrable variété et l'histoire qui a façonné les mondes est trop longue pour être résumée. Ainsi, les érudits étudient et consignent les facettes de cette réalité en de larges ouvrages. C'est en l'un d'eux que vous trouvez réponse à vos questions. »
A l'époque, tous les documents que nous avions trouvé sur The One étaient particulièrement flou. Nous savions que cette arme était puissante, mais pas à quel point. Avoir la démonstration de celle-ci fut une expérience terrifiante. - Chancey Norwich, Sorcière du Nord
La nouvelle de la Prise du Capitole finit par atteindre les Gardiens de l’If, apportée par Karna pour tenter de les persuader d’intervenir. Malheureusement, ces derniers estimaient toujours le conflit comme un conflit politique, et pas une menace de grande envergure face à la Brèche. L’Übermensch, l’Immortel Dvar, fit cependant la demande d’intervenir exceptionnellement pour reprendre le Capitole : en tant que représentant de l’Empire de Pierre, il se sentait obligé, de par les accords alliant la ville de la Foi avec celui-ci, d’intervenir, et la nouvelle de la trahison de son partenaire avait renforcé d’autant plus cette détermination. Les Gardiens de l’If, ne voyant pas de mal intrinsèque à cela, donnèrent leur autorisation.
L’Übermensch se rendit donc, avec tout son équipement, au Capitole. Les armements défensifs installés par Berthold se mirent à tonner, faisant pleuvoir la mort, mais l’armure et le talent du Strömritter dévièrent chaque projectile, minimisant les dommages jusqu’à ce qu’il n’arrive à la porte de la Cité Sainte. La Wisehead, sachant que le héros avait fait sa renommée lors de combats montagnards et urbains, risqua le tout pour le tout pour ne pas le laisser entrer dans un terrain si favorable. D’un premier coup, le Garde-Pierre brisa les renforcements de la porte principale et d’un second, la surface même de celle-ci, ouvrant la voie vers l’intérieur de la ville sainte. L’énergie déployée par Übermensch et son armure était phénoménale, mais soudain, les capteurs de celle-ci distinguèrent une autre source d’énergie non pas égale à la sienne, mais supérieure.
Au moment même où la porte du Capitole se brisa, l’espace sembla se distordre, propulsant une figure inconnue vers le Garde-Pierre. Ce qui semblait être un poing s’écrasa contre son armure d’or dans une déflagration énergétique telle qu’elle priva le Capitole du moindre grain de poussière et dispersa les nuages le surplombant en un angoissant cercle parfait. Une détonation lourde, un craquement de l’air lui-même, précéda le départ météorique de l’Übermensch qui, encaissant la première frappe de la force inconnue, traversa une partie de la région, trouant sur son passage nombre de montagnes hébergeant les cités adamantines. Loin de pouvoir respirer, le Garde-Pierre était suivi par son nouvel adversaire et le premier coup spectaculaire qu’il lui avait asséné marquait le début de leur duel.
Finalement, l'Immortel pu prendre la mesure de son mystérieux adversaire. Celui qui se présenta sous le nom de "The One", enfermé dans une armure strömique à peine inférieure à celle de son adversaire — sans doute de même concepteur — semblait complètement insensible à ses coups qui, malgré le déluge d’énergie et de poussière les suivant, n’étaient pas plus efficaces que la plus fine des pluies contre les plus épaisses dalles de pierre. À l’inverse, chaque attaque ennemie semblait être infusée d’une puissance phénoménale, alors que des seringues engoncées dans son équipement se vidaient avant d’être remplacées, les potions d’Arts Karniques qu’elles contenaient renforçant le corps du soldat.
Finalement, l’Übermensch réussit à prendre l’avantage : si la créature — car il n’y avait pas de mot plus approprié — était redoutablement puissante, elle était également inexpérimentée. Ses attaques montraient que, bien que grandement entraînée, elle n’avait pas connu le vrai combat, celui pour sa vie, celui où chaque mouvement manqué fait la différence entre la vie et la mort. Il parvint ainsi à multiplier les frappes, visant les faiblesses typiques des créations de Berthold qu’il ne connaissait que trop bien.
Cependant, à la surprise du Garde-Pierre, l’armure décida de lui rendre ses coups. Son métal même sembla prendre vie, autonome, se distordant et se couvrant de symboles cabalistiques avant de former de puissants tentacules et de redoutables mâchoires pour intercepter les frappes passant la garde du monstre et rendre les coups dans les angles les plus imprévisibles. Plus fourbe encore, l’armure douée d’une volonté propre décida de se jouer des faiblesses morales de l'Immortel Dvar. Dans un soudain gain de puissance maléfique, elle étendit ses tentacules jusqu’à saisir les cités adamantines d’Edelstein et d’Himmelberg arrachant les deux pics éponymes du sol pour les faire s’écrouler. Cela ne manqua pas, le cœur du Héros hurla à son corps d’agir, mais les deux cités étaient opposées et faire un choix, trop difficile. Profitant de cette seconde de doute, The One attaqua d’une nouvelle frappe, similaire à la première, mais plus puissante encore, envoyant l’ancien Strömritter s’écraser au milieu de la cité de Säule, la simple puissance de l’impact suffisant à souffler la ville et ses habitants de la carte.
Les victimes hurlantes et agonisantes chutaient par dizaines de milliers au milieu des débris dans une pluie d’explosion strömique tentant le sol comme le ciel d’un rouge sanguin. L’expérimenté Gardien de l’If sentit rapidement dans le comportement surnaturel de l'armure l’influence démoniaque conjurée par la Première Voie et décida d’en finir. Il se dressa au milieu des ruines, face au colosse immortel qui fondait vers lui. D’une feinte, il baissa sa garde, laissant passer un coup dévastateur qui détruisit complètement le côté gauche de son armure. Il arma alors en son bras droit le plus puissant armement strömique de l’époque, une version prototypaire et miniature de l'aberration technologique connue sous le nom de “Bombe S”, et, après avoir confirmé par tous ses capteurs l’absence de toute forme de vie, il frappa.
La puissance de l’onde de choc, l’intensité de la lumière nimbant le ciel et la taille du nuage de poussière strömique qui s'ensuivirent resteront sans égales sur la Brèche jusqu’au test de la véritable Bombe S. Tout autour de l’Übermensch, seul survivant du désastre, se trouvait désormais, sur plusieurs centaines de mètres, un désert de cristal pur. The One, touché de plein fouet, se tenait là, telle une statue. Mettant le genou à terre face à celui qu’il pensait être sa première victime sur le champ de bataille, Übermensch s’offrit quelques secondes de contemplation pour cet acte qu’il avait toujours réussi à éviter par le passé… Quelques secondes qui lui coûtèrent immensément cher.
La statue de cristal qu’était devenue The One soubresauta, dans une cacophonie de hurlements primaux, se fissurant de toute part. Soudainement, un bras osseux en sortit se saisissant par la gorge du héros Dvar, alors que des muscles semblaient se renouer par-dessus le squelette décharné. L’Übermensch tenta, dans l’urgence, de déclencher un nouveau nuage de radiation localisé, pour finir de le cristalliser, mais ces dernières semblaient désormais n’avoir aucun effet sur The One qui, s’extirpant de son cocon minéral, finit complètement sa régénération. Refusant de lâcher l’Immortel, il le leva dans les cieux alors qu’il se débattait, puis, dans un mouvement d’une rare violence et un craquement sordide, le plia dans un sens non naturel, pulvérisant sa colonne vertébrale.
Immédiatement, Herr Stark et d’autres Strömritters qui n’avaient osé approcher à cause des niveaux mortels de rayonnements strömiques dans la zone s’activèrent, ignorant le danger sur leur vie : le Héros des Dvars ne pouvait pas tomber. Les guerriers Dvars s’opposèrent à The One, alors même que leurs corps se cristallisaient lors du combat. Bien qu’incapables de même blesser sérieusement leur adversaire, plusieurs tombant comme des mouches de ses mains, ils réussirent à offrir à Herr Stark les précieuses secondes nécessaires pour se saisir de l’Übermensch et fuir, le ramenant aux Lifars, seuls à pouvoir soigner une telle blessure, qui aurait tué tout Dvar moindre sur le coup.
Une fois soigné, l’Übermensch désira retourner au combat, mais les Gardiens de l’If lui interdirent : de leur point de vue, le conflit était encore et toujours politique, et il était hors de question de perdre un de leurs Immortels dans celui-ci. Le soldat protesta, mais, devant l’inflexibilité de ses supérieurs, finit par se résigner, consacrant son temps à la réparation et au perfectionnement de son équipement. Il le sentait dans ses os meurtris : The One ne pourrait être abattu par les mortels, et les Immortels devraient, tôt ou tard, intervenir.