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Certains pensent, à tord, que la menace Neivar fut complètement éradiquée au Premier Âge. Sans compter leurs implications dans la Wisehead, ou encore l'attaque de Karna, même des événements aussi ancien que la Guerre de la Tromperie ou les Guerres de la Purge leur montrent tort. - Chancey Norwich, Sorcière du Nord
La première et la seconde Guerre de la Purge sont des Guerres qui opposèrent la Théocratie Gahr avec des rescapés de l'Empire Neivar. La première fut un des grands facteurs qui permet de renforcer l'union de la Théocratie, en les mettant face à un ennemi commun. A l'inverse, la seconde Guerre de la Purge fut un événement bien plus sombre, se concluant par le Premier Festin, un rappel de l'existence des Mühnirs dans la Brèche.
Suivant la mort de Felguer, la Théocratie Gahr mit quelque temps à se réorganiser, et notamment à trouver un nouveau Waermaester, cette dernière n’ayant pas laissé de successeur désigné. Les différents généraux de ses Légions se proposèrent, mais aucun ne semblait réussir à convaincre, et, chaque semaine sans nouveau Waermaester passant, l’agitation dans les provinces conquises grandissait. C’est alors que, profitant de l’apparente déroute de la Théocratie, des survivants de l'Empire Neivar s’étant abrités dans les restes d’une de leurs cités maudites, lovés au plus profond des Monts Céruléens, tentèrent une attaque pour reprendre partie de leur ancien territoire.
Ce fut rétrospectivement une erreur terrible : s’il y avait une chose que les Dyrvars détestaient plus que tout, c’était les Neivars, et cette attaque donna l’opportunité aux Gahrs d’unir toute la Théocratie pour une cause juste, les fédérer derrière une guerre approuvée par tous leurs Dieux : la destruction des adorateurs de Démons. Ainsi commença la Première Guerre de Purge. En urgence, un nouveau Waermaester, Pergor Bellom, fut finalement nommé, et les Dyrvars retournèrent sur les champs de bataille.
Mais, pour tous leurs défauts, les Neivars ne sont pas une race à sous-estimer, et les affrontements furent rudes dans les passes et cavernes bleutées entourant la passe. Malgré le nom historique de “Guerre de Purge”, il ne s’agissait pas là d’une guerre d’extermination, mais bel et bien une tentative, bec et ongle, d'empêcher une progression Neivar organisée dans les Monts. Les documents de cette époque semblent indiquer que la plus grande crainte de la Théocratie — et des Dyrvars en général — ne soit qu’ils arrivent à atteindre les Phalanges du Titan (à l’époque appelée l’Épine de Haarksöden), à l’Ouest, où se trouvaient les restes d’une arme d’une grande puissance. Cette découverte est néanmoins assez récente, et n’a pu être corroborée par des fouilles, les Phalanges du Titan étant une région très riche en Macht et autres minéraux, que l’Empire de Pierre couve jalousement.
Dans tous les cas, la guerre continua à pleine intensité pendant 4 ans, durant lesquelles les Neivars ne subirent que relativement peu de pertes, envoyant des armures maudites hantées par les esprits de démons probablement enfermés là depuis l’époque de l’Empire, contre des hordes de Dyrvars ô combien plus nombreux. Finalement, bien qu’aucun accord ne soit signé, une trêve de facto s’installa : des forteresses et murailles furent construites aux cols par lesquels passaient les Neivars, et mises à part quelques escarmouches frontalières, l’état de guerre totale s’estompa peu à peu.
En 2A195, après une période de paix dans la Clairière de l'Est de presque plus d’un siècle, une attaque soudaine d’un grand contingent Neivar au aux forts frontaliers uni de nouveau les armées de la Théocratie pour faire face à un ennemi commun. Ulysse de Norithie, Moltos convertit à Gahrin, fut nommé en tant que Waermaester, et mena son ost pour faire face à la menace impie.
Cependant, après seulement quelques escarmouches, les troupes de la Théocratie remarquèrent une anomalie. À la place de démons, l’attaque était cette fois-ci menée par des Neivars sans reliques maudites ou possessions ignobles, avec une férocité qui ne pouvait être attribuée qu’au désespoir. Bien qu’interpellées, les armées de la Théocratie restèrent inflexibles, et chaque vague vint se briser sur un mur de carapace, de plumes et de griffes. Au bout de trois semaines de conflits, le contenu même des troupes était devenu alarmant. Après les femmes Neivars (composant traditionellement le gros de leur troupe), les hommes, et même certains Neivars jeunes, s’étaient joints aux assauts. Rapidement, l’État-Major de la Théocratie vint à la conclusion que ces derniers fuyaient quelque chose. Rien d’autre n’aurait justifié une telle frénésie, et un tel suicide de troupe manifestement peu formée. La grande question était : quoi ? Avaient-ils libéré, par mégarde, un démon puissant ?
Cette question trouva sa réponse à la fin du premier mois de conflits. Loin au Sud, dans le ciel privé de nuage des Monts Céruléens, se trouvait une volée de corbeaux, entourant un roc austère, flottant dans les cieux. Skalheim, et les Münhirs, étaient là.
Alors que la Forteresse Maudite s'approchait de plus en plus, les attaques des Neivars redoublèrent d’intensité, cherchant tant bien que mal à briser le mur défensif les empêchant de rallier le reste de la Clairière. Cependant, cette muraille avait été bâtie pour retenir des assauts de démons, et ils furent aisément contenus jusqu’à l’arrivée de Skalheim. alors, le massacre commença. Les corbeaux, telle une nuée, descendirent des cieux, s’abattant sur les Neivars hurlant, serres et becs tranchant la chair et perçant les yeux. Rapidement, ils furent joints par les Münhirs eux même, comme apparaissant des ténèbres, silencieux sauf pour le mouvement de leurs dagues noires luisant de poisons. Méticuleusement, mécaniquement, la totalité des fuyards Neivars furent éradiqués.
La Théocratie fut proprement horrifiée : eux qui appréciaient la guerre, ils venaient d’être témoins d’un massacre. Mais, par peur ou par sagesse, un ordre fut donné : n’attaquez pas les corbeaux. Ces derniers, une fois leur macabre affaire finie, fixèrent les forces de la Théocratie pendant quelques instants, avant qu’un croassement rauque ne résonne depuis la Forteresse. Tel un seul homme, les forces Münhirs s’envolèrent, remontant en direction de Skalheim, avant que celle-ci ne commence à lentement repartir.
Cet événement, le premier Festin des Corbeaux clairement attesté (même si d’autres eurent certainement lieu durant la Stabilisation) provoqua, à un vote presque unanime, le ban des Dyrvars Corbeaux humanoïdes au sein de la coalition. Ce ban est aujourd’hui encore perpétué par la plupart des peuples Dyrvars ayant participé à la Théocratie, et est l’une des raisons (avec les Festins des Corbeaux qui suivirent) faisant que les Corbeaux sont tués à vue dans les Monts Verdoyants et les Royaumes Frels.