Univers SAVOIR EST POUVOIR

« L'Univers est vaste. Ses paysages, sa faune, sa flore, ses cultures et ses mystères sont d'une innombrable variété et l'histoire qui a façonné les mondes est trop longue pour être résumée. Ainsi, les érudits étudient et consignent les facettes de cette réalité en de larges ouvrages. C'est en l'un d'eux que vous trouvez réponse à vos questions. »

Bien que je ne sois que rarement d'accord avec les politiques publiques de Lothar Ier, je ne peux que le remercier pour avoir enfin mis fin aux conflits incessants entre les différentes nations Dvars. Malheureusement, il semble que sa pitié ne s'étende que peu à ceux qui ne partagent pas ses origines, si on en croit le traitement des Frels par l'Empire de Pierre. - Chancey Norwich, Sorcière du Nord

Les Conquêtes du Kaiser

La Naissance d’un Kaiser

Suite à la mort de ses parents lors d'une attaque des Monts Céruléens, Lothar, Premier de son nom, monta sur le trône en 2A753. Dans un premier temps très jeune, la régence fut assurée par son oncle, Erik Mantartig, le “Belliqueux”, connu pour avoir augmenté de 234% la production d’obus des Monts Adamantins afin de lancer des expéditions punitives sur les Monts Céruléens. Les correspondances de l’époque du jeune Lothar semblent indiquer que celui-ci était, au contraire, un pacifiste, ayant plus d’intérêt dans la joaillerie et l’urbanisme que dans les poursuites guerrières. Il se plaignait également régulièrement des décisions de son oncle, préférant la voie diplomatique et la paix au tonnerre de la poudre et des obus. Appréciant les vastes montagnes de sa terre natale, il partait régulièrement avec ses amis de l’époque, dont faisait déjà partie la future première Überstromeister, Marnie Heimer, dans de longues excursions pour tenter d’explorer certaines cavernes hors des cartes, ainsi que réfléchir sur l’ordre des choses.

Durant une de ces excursions, en 2A760, Lothar fut séparé du reste du groupe à cause d’un éboulement. Pendant plusieurs semaines, il fut ainsi contraint de rester seul, survivant sans aide au sein des montagnes. Nuls, à part peut-être les plus proches confidents du futur Empereur, ne savent exactement ce qui s’est passé lors de cette période, mais une chose est sûre : quand il revint, c’était avec cinq pierres, et une sagesse nouvelle. Retrouvé par une équipe de sauvetage, il fut ramené d’urgence à son palais, mais, à peine rentré, sans avoir pu ni boire ni manger, il pénétra dans la salle du trône, où se trouvaient son oncle et son gouvernement, et demanda de mettre immédiatement un terme à la régence. Alors que le gouvernement, et son oncle tentèrent de refuser, il sortit l’une des gemmes, translucide, et pourtant étincelante, tel un diamant surnaturel, et brandit celle-ci devant lui.

Ce qui suivit fut raconté dans de nombreux témoignages, dont un que voici :

"Voir cette gemme était comme gagner un aperçu privé, terrifiant et merveilleux, de la véritable nature du monde. La raison pour laquelle le soleil se lève, et la lune se couche. La vérité derrière la pierre qui tombe, où l’eau qui s’écoule. La symphonie secrète du temps qui passe… Pendant l’espace d’un instant, j’avais l’impression de tout comprendre, et pourtant de ne rien savoir. De n’être qu’un minuscule grain de sable dans l’univers, et pourtant d’en intérioriser l'entièreté. Si je devais faire une comparaison hasardeuse, l’expérience m’a semblé en tout point similaire à celle qu’aurait un simple mortel, hermétique aux essences, s’il venait soudainement à percevoir le monde au travers des yeux de la Fondatrice." — Orwen Hearthshire, dernier ambassadeur Alfar au Haut-Royaume Adamantin.

L’apparition de cette gemme, et l’expérience qui en suivit, fut suffisante pour convaincre la quasi-totalité du gouvernement des Monts Adamantins de suivre le jeune Dvar, car quoi de plus inspirant pour des penseurs que d’êtres mis face à la vérité elle-même ?

La Marche de Lothar Ier

Ainsi commença la marche de Lothar Ier. Une fois les Monts Adamantins de nouveau sous sa pleine gouverne, il rassembla une armée, relativement faible, et marcha vers le sud, en direction des Monts Céruléens, pour demander audience à Knoten, où il rencontra en personne les hauts-prêtres des Absolues en privée, malgré l’insistance de ses gardes de ne pas le laisser seul. Le contenu exact de cette discussion fait partie des grands mystères de la fondation de l’Empire de Pierre. Néanmoins, à la sortie de celle-ci, les Grands Prêtres abdiquèrent en la faveur de l’Empereur, le déclarant Élu et Porte-Parole des Absolues dans la Brèche.

Néanmoins, les crimes des Monts Céruléens contre le reste de la race Dvar ne pouvaient être impunis. Lothar prit donc la décision d’enfermer les hauts-prêtres et leurs plus loyaux disciples au sein de Knoten, utilisant sa deuxième gemme, l’Œil de Lothar, pour s’assurer que nul n’enfreindrait son décret. Aujourd’hui encore, les ruines de Knoten sont inaccessibles, l’Œil de Lothar scrutant toujours quiconque tenterait d’entrer ou de quitter la cité maudite.

La soumission des Monts Céruléens fit grand bruit dans les autres nations, pour qui savait regarder. Karna pressentit le changement apporté par Lothar, un changement pacifique, après des années de conflits, et se réjouit d’envoyer un nouvel émissaire à ses côtés, pour l’aider comme le futur Empereur le désirerait. Au sein de la Cité Éternelle, l’ambiance était à la fête : la plus jeune des races mortelles semblait véritablement apprendre.

À l’inverse, le Capitole vit là une grande menace. Tant bien même l’antique cité n’avait jamais été conquise, des Dvars unis finiraient par percer leurs défenses, la première garantie de sécurité de la ville Sainte étant le conflit permanent entre ceux qui pourraient vouloir l’envahir. Saint-Pol se permit tout de même d’attendre, afin d’examiner si Lothar allait s’arrêter là ou continuer ses conquêtes. C’est en 2A771 que le Haut-Roi répondit à cette question quand, après une période d’adaptation et d’intégration des Monts Céruléens aux Monts Adamantins, il se mit à marcher de nouveau, cette fois-ci en direction des Monts Verdoyants. Forcé, le Saint fit, pour la seconde fois de l’Histoire du Capitole, appel à l’ensemble des tribus Dyrvars du Bassin Dvar, et même de certaines, déclarant la Seconde Guerre Sainte pour la protection de l’héritage des Dieux Sauvage.

Lothar n’eut vent que très tard du rassemblement Dyrvars, se trouvant au sein des Monts Verdoyants, dont il avait obtenu l’allégeance en usant d’une gemme capable de modifier la composition de la terre même, pour la rendre à jamais fertile. Furieux, et craignant que ne se reproduisent les conquètes Dyrvars qui avaient coupé le Royaume du Fer en deux, et qui dévasteraient complètement sa terre natale, il revint le plus rapidement possible à bord d’un Flugdampf, donnant l’ordre à toutes ses troupes de se préparer, et de se rassembler sur le Mont Palentein, en face de la Cité Dyrvar.

Lorsque l’armée arriva, elle put faire face à un ost de Dyrvar formidable, probablement le plus grand jamais assemblé depuis l’époque mythique de Felguer. En plus des contingents de la plupart des tribus du Bassin Dvar, deux autres forces avaient répondu présent. Dans le ciel, la forteresse volante de Skalheim et ses nuées de corbeaux obscurcissaient le soleil, ayant rejoint l’alliance du Capitole après les événements du Festin Nuptial. De plus, les Moltös, qui avaient toujours eu un représentant au Capitole depuis sa fondation, étaient venus en force, refusant de voir le symbole de l’Union des Dyrvars bafoué. Médée de Rouvage, héraut de l’Union de l’époque, était ainsi présente, accompagnée de nombres de ses compatriotes, et de son mari, Artimus de Rouvage, qui avait ramené la légion du Calice, dont il était membre.

Et pourtant, aussi imposante l’armée Dyrvars semblait elle, l’armée Dvar la dominait en nombre, résultant de la puissance combinée de trois Haut-Royaumes. Canons et mortiers, boucs à vapeur et Flugdampf, tous s’alignaient dans une démonstration de la formidable puissance mécanique s’étant réunie derrière Lothar. En un coup d'œil, même le plus mauvais des stratèges pouvait deviner que, par leur simple nombre, la bataille irait en faveur des Dvars. Mais les meilleurs sauraient également que le prix que ces derniers auraient à payer, en vie et en équipement, serait terrible.

Alors que les deux armées finissaient de se préparer, Saint-Pol, monté sur une gigantesque oie, s’approcha du campement du futur Empereur, demandant des pourparlers. Lothar accepta, et les deux meneurs discutèrent d’une issue possible à la bataille, sans que le sang ne coule. Annonçant n’avoir aucune intention agressive, le Saint fit une simple demande : que Lothar ne garantisse l’indépendance du Capitole, suite à quoi les Dyrvars accepteraient de se disperser. 

Les négociations furent intenses, mais au bout de deux heures, un accord fut atteint : les Dvars assureraient l’indépendance et la protection du Capitole, leur cédant officiellement les conquêtes faites par le Capitole lors de la Première Guerre Sainte. En échange, le Capitole devrait jurer de garder un rôle pacifique, n'appelant d'autres guerres saintes. De plus, la Malédiction des Waraboucs seraient finalement révoquées par le champion de Cora, en échange de quoi un de leur représentant se joindrait au Sommet. L’accord, qui fut signé avec pour témoin l’envoyé de Karna et le représentant Frel, fut entériné et les deux armées se désengagèrent, sans mort ni blessé.

La Fondation d’un Empire

Il ne restait plus qu’un haut-royaume sur le chemin entre Lothar et l’union du peuple Dvar : les Monts-Ecarlates, le plus belliqueux d’entre eux. Les Hauts-Alchimistes, contrairement aux autres Monts, ne semblaient pas être décidés à abandonner leurs terres et, depuis l’annonce de la conquête des Monts Verdoyants, s’étaient préparés à accueillir les forces de Lothar, piégeant nombres des passages au sein de leurs monts avec des explosifs et gaz tous plus vicieux les uns que les autres.

Rapidement, Lothar dû se rendre à l’évidence : avancer au sein des lieux ainsi piégés n’était que folie. Il aurait pu se retirer, comme une personne sensée. Mais si des millions de personnes sensées n’avaient réussi à unir le peuple Dvar, peut être que de la folie était nécessaire. Ne prenant avec lui qu’une poignée de soldats, dont l’émissaire Alfar, il se rendit en passant par d'étroits tunnels jusqu’à Vulkan où il confronta l’armée des Monts Écarlate, leur sommant de se rendre.

Comme on peut s’y attendre, on lui rit au nez. Dans le but de le capturer, plusieurs obus de gaz soporifique furent tirés en sa direction, mais tous furent neutralisés par les Arts Karniques de l’émissaire de Karna. Voyant la méthode “douce” inefficace, les canons le prirent en joue pour l’anéantir une bonne fois pour toutes, et avec lui, l’union des autres Royaumes. Mais la protection de l’émissaire avait donné assez de temps à l’Empereur pour utiliser sa quatrième gemme. Celle-ci, rougeoyante, s’éleva dans les airs et, d’un mouvement de la main de Lothar, elle s’abattit sur la Alkhaus, demeure des Hauts-Alchimistes, réduisant celle-ci en cendre, et, avec elle, la majorité de l’état-major des Monts Écarlates.

Craignant que celui-ci ne soit capable de refaire de telles frappes, les Monts Écarlates finirent par se soumettre face à sa puissance, et c’est victorieuse que l’armée de Lothar célébra sa victoire sur les ruines fumantes de l’Alkhaus. Le Roi lui-même semblait cependant assez insatisfait de cette issue, plusieurs lettres de l’époque contenant des lamentations à propos du sort de ses opposants, alors que lui ne désirait que la discussion.

Après une longue marche conquérante, durant laquelle il passa au travers de chacun des Monts, il finit par rejoindre la capitale des Monts Adamantins, Herrenfeld, en 2A793. Là-bas, s’adressant devant la foule qui attendait son retour, il proclama la fondation de l’Empire de Pierre, la seule nation Dvar : un pays, une loi, et un peuple. Par cette formation, il mit ainsi un terme à l'Ere des Rois, et marqua le début de l'Ere des Conquêtes.